Circle B-Ranch -Porc plein air naisseur/engraisseur – Missouri

1Figure 1 – John Backes, Circle B -Ranch

Présentation générale de la ferme

Marina et John Backes sont à la tête du Circle B Ranch. C’est une ferme porcine naisseur/engraisseur de 34 truies sur 200 acres (80ha). Les porcs sont sur pâtures ou dans les bois toute l’année.

Depuis le début de la ferme en 2009 tous les porcs produits sont vendus en direct au détail ou en cagette à des restaurants, magasins de producteurs ou sur le marché dans la ville de Saint Louis, Missouri à 3h30 de la ferme. La viande est labellisée « Animal Wealthfare Approved ». Ils ne sont pas labellisés agriculture biologique.
Ils vendent eux même toute leur production transformée pour aller chercher un maximum de valeur ajoutée.

Objectifs techniques

Il souhaite atteindre des porcs à 250 pounds (125kg) poids vif en 7-8 mois. Pour certaines commandes de restaurants il finit certains porcs à 150 kg.

Il sèvre généralement 8 porcelets par truie à 6-8 semaines (40-45 pounds soit 20/22 kg). La castration des mâles a lieu à 7 jours pour avoir un animal jeune ce qui permet de réduire le traumatisme.

Toute la reproduction est assurée par deux verras. La mise à la reproduction de la truie  est réalisée si seulement un bon  état corporel est atteint. Il y a certaines truies avec des temps de retour plus longs que la moyenne. Il y a donc généralement 2 portées /truie/an.

Génétique

John utilise trois races : Berkshire, Red Wattle et Duroc.

La race Berkshire a de très bonnes capacités au pâturage/valorisation de l’herbe en viande. La viande a une couleur plus rouge qui tend à ressembler à la viande bovine. Cependant cette race a des pièces de poitrines (pour le bacon) plus courtes. Cette partie de viande est pourtant très bien valorisée économiquement.

La race Red wattle est un peu moins bonne à la pâture cependant sa rusticité et ses poitrines plus longues sont très convoitées. La qualité de la viande est aussi très bonne.

Le  croisement Berkshire X Red Wattle qu’il pratique souvent est très intéressant. Il permet de garder les aptitudes pâturage du Berkshire tout en ayant une viande avec des poitrines plus longues et une qualité de viande, plus persillée et rouge.

La race Duroc qui a une croissance plus rapide permet de finir des porcs en 6 mois. La rusticité et la qualité de viande restent intéressantes pour la vente directe des produits de porcs plein air intégral.

Ces trois races produisent des porcs un peu plus gras que ceux produits en bâtiments. Une réaction  normale pour des animaux étant à l’extérieure toute leur vie. Les animaux produit l’hiver sont plus gras que ceux produit le reste de la saison. Ce gras est un isolant pour les animaux.  Le caractère rustique de ces races permet de produire de la viande de qualité tout en gardant un réel intérêt économique.

2Figure 2-John et ses porcs. Différentes génétiques utilisées, un beau mélange de couleur.

Alimentation

Concernant l’alimentation, un choix assez simple a été réalisé.
Pour les porcelets, les porcs à l’engraissement ou les truies, l’alimentation est la même pour tout le monde.

C’est une alimentation à base de maïs/soja/minéraux avec 16 % de protéine.  Il a essayé différentes alimentation au cours des dernières années pour les différentes étapes physiologiques.  Mais celle qui correspond le mieux à ses attentes est une alimentation avec 16% de protéines.

La consommation moyenne sur un cycle d’engraissement est de 3 pounds (soit 1.5kg)/jour.

L’alimentation est distribuée au sol directement,  sans mangeoires, toujours au même endroit. Pour lui le fait d’épandre la nourriture au sol permet au porc d’aller au sol chercher des minéraux.  Il pense avoir très peu de pertes d’alimentation par souillage ou piétinement.

Il rajoute à cela une balle de foin (de prairie permanente achetée à un éleveur voisin) toutes les 3 semaines pour 20 cochons. Selon lui la consommation de foin peut être de 50% de la ration l’hiver et 25 % l’été. Il utilise entre 50-60 balles de foin par an.

La luzerne est une base hyper importante si on souhaite rétablir des animaux ou même en temps qu’alimentation pour l’engraissement.  Dans son secteur il est assez difficile de s’en fournir facilement. Il s’en sert donc seulement si cela est nécessaire pour aider un animal malade à reprendre plus rapidement.

Il déparasite plusieurs fois par an tous les animaux.  C’est une étape importante à ne surtout pas laisser de côté.

3Figure 3-Le foin une part importante de la ration. Source : http://www.circlebranchpork.com

Environnement de la ferme

Il a divisé sa ferme en parcelles de 2 acres (0.8ha) pour 20 cochons. Il change de parcelle tous les 3-4 mois. Les parcelles sont soit des pâtures, soit des bois.

Les cochons n’ont pas de boucle au nez pour les empêcher de gratter. C’est un choix personnel qui est valorisé par sa labellisation « Animal Wealfare Approved ». Pendant quatre mois, les animaux grattent, cherchent de la racine, dans la prairie, elle est donc abimée.  Après chaque sortie des parcelles il passe légèrement un  cultivateur et ressème une prairie à la volée par-dessus (fétuque, trèfle, un autre légumineuse et du seigle). Une parcelle met environ 3 mois pour être à nouveau pâturable.

Les parcelles dans les bois sont essentielles selon lui.  Elles sont utiles pour le bien-être et le climat constant lors des fortes températures en été comme en hiver.  En été lorsque les températures dépassent 85°F (30°C) il leur faut absolument de l’ombre.

Les arbres sont aussi à l’automne une très grande source d’alimentation. A l’automne il ne nourrit pratiquement pas ses cochons car ils trouvent facilement de quoi s’alimenter. Lorsqu’il vient apporter de l’aliment les cochons ne viennent même pas et ne mangent pas l’alimentation commerciale, ils préfèrent les glands, noix et racines fournies par les arbres. Les performances animales sont évidemment au rendez-vous.

Les arbres sont très utiles pour apporter un environnement favorable pour les truies gestantes toute au long de l’année. La présence d’un ruisseau en contre bas vient notamment améliorer l’atmosphère ambiente.

Les animaux ne détruisent pas tous les arbres qui ont diamètre supérieure à 5-10 cm.

Il est difficile de trouver des parcelles plates sur sa ferme. Pour lui c’est un très grand atout car cela permet de ne pas avoir d’eau stagnante.

4Figure 4-Les truies et le verra dans une sylvopâture

Des cabanes individuelles pour la mise bas

Il utilise des cabanes individuelles pour les truies de la mise bas jusqu’au sevrage. Ces cabanes sont isolées à l’intérieure contre le froid.
Une cabane collective par parcelle est aussi posée pour les porcelets. Elle permet de protéger du vent, de la pluie ou du soleil. Certains porcelets dorment aussi à l’extérieure, même en hiver.

La balle de foin est disposée à côté de la cabane. Les porcs s’alimentent de foin mais s’en servent  aussi pour se faire un matelas.

5Figure 5-Cabane où la truie a mis bas, les porcelets sont actuellement à l’intérieur de cette cabane

Deux fils électriques

Deux fils électriques suffisent pour tenir les animaux à l’intérieur de la parcelle. Cependant il faut que les animaux aient suffisamment d’eau et d’aliment pour les tenir à l’intérieur.

Il utilise dans certaines parcelles et pour le tour de la ferme un grillage d’environ 1m de haut.

John avoue facilement que pour un verra, une truie ou un porc de 125 kg ce n’est pas compliqué de passer à travers deux fils électriques. Mais pour lui, les porcs sont assez intelligents pour rester à l’intérieur de ce périmètre si le confort, l’alimentation et l’eau sont suffisants.

6Figure 6-Un verra, deux fils électriques suffisent pour le tenir

Vente

Il vend entre 8 et 10 cochons par semaine à 2.5$/pound (5$/kg).
Pour un porc engraissé il pense être aux alentours de 125$/porc en frais d’alimentation.

Pour lui la vente est l’étape la plus cruciale de sa production.  Il pense que tous les agriculteurs peuvent être techniquement très bons mais si le produit est mal vendu tous les efforts fournis ne servent à rien. Il faut aller chercher l’argent où elle se situe. C’est l’étape qui permet la meilleure valorisation économique de son travail.

7Figure 7.Quelques-uns de leurs produits. Source : http://www.circlebranchpork.com

Les trois composantes : Génétique – Alimentation – Environnement

Circle B Ranch a développé sa réflexion et sa ferme sur les trois axes suivants : une alimentation à base Maïs/Soja/Minéraux en farine avec 16 % de protéines pour tous les animaux. Une génétique qui permet d’avoir une valorisation optimale de l’herbe et une qualité de viande qui permet d’avoir un produit fini authentique. Un environnement qui permet aux animaux d’avoir assez d’espace, d’herbe et de bois pour un confort et une valorisation optimale à bas coût des différentes composantes de l’environnement .

Visite le 07 janvier 2017

Sylvain

 

Site internet : http://www.circlebranchpork.com/

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Twitter :  https://twitter.com/Circlebpork

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